Pédibus à Conques-sur-Orbiel

Une chaîne de solidarité pour emmener les enfants à l’école.


L’heure est aux sourires, aux embrassades en ce jeudi matin, en bas du quartier Saint-Laurent devant la boulangerie de Conques-sur-Orbiel. Deux groupes d’enfants sacs et cartables sur le dos et d’adultes, gilets jaunes apparents se rejoignent, comme tous les matins de la semaine, en présence de la mascotte Titou, le petit chien qui fait la joie des enfants. Ici, deux des trois lignes du Pédibus se croisent pour traverser la départementale 201 et rejoindre l’école élémentaire du village. 
Ils sont une vingtaine tous les matins à profiter de cette chaîne de la solidarité née un jour de voyage en Suisse d’une enseignante conquoise, Mirielle Roches. Des panneaux d’arrêts de ces lignes pédestres l’avaient alors interpellé. Elle découvrait alors ce système de Pédibus, très répandu au Canada. 

J’ai vu ce système avec de petits panneaux à Fribourg. Le maire a soutenu le projet que nous avons porté avec l’association Parta’jeu. La police municipale a effectué les parcours pour repérer les dangers et nous avons rédiger une charte.
Mirielle Roches  

Les parents séduits

Le principe est simple. Parents et bénévoles, souvent des retraités, se relaient tous les jours pour accompagner les élèves à l’école… à pied. Mirieille coordonne tous les dimanches soir tout cela via un groupe WhatsApp. Trois lignes sont donc en fonction tous les jours en période scolaire selon un parcours bien défini comme une ligne de bus. Une quinzaine de bénévoles se relaient comme Claude, 84 ans qui apprécie les petites conversations matinales sur le week-end passé, un nouveau vêtement… avec ces jeunes compagnons.
De leur côté, les parents sont sollicités pour signer la charte Pédibus qui les engage à notamment renseigner Mirielle qui centralise les informations de la présence et des absences des enfants et à déposer l’enfant à l’heure prévue.
Le système a séduit de nombreux parents comme cette maman sur le pas de la porte de sa maison et qui vient de confier sa fille en CE1

Cela me libère car je dois aussi amener ma plus petite en maternelle. Les enfants sont heureux car ils sont avec les copains et connaissent bien les mamies du quartier qui les emmènent à l’école.
Une maman d'élève.


Moins de voiture, plus de convivialité

Une satisfaction qui s’explique aussi par les nombreux avantages du système : moins de circulation aux abords de l’école, moins de pollution, marche à pied pour les élèves et facilité la convivialité comme le confirme l’un des bénévoles :

C’est une joie pour nous. Cela nous fait plaisir, on fait plaisir aussi aux parents et cela favorise les échanges notamment lors de la fête des voisins. Cela nous fait bouger, sortir de chez nous et on participe à l’éveil des enfants. 
Daniel, bénévole.

Le Pédibus permet aux enfants de faire un petit quart d’heure de marche avant de commencer les cours. Une activité bonne pour la santé et pour la concentration selon certaines études. Mais aussi un moyen efficace de limiter l’usage de la voiture. Cette initiative pourrait, à l’avenir, être reproduite, dans beaucoup des 83 communes du territoire à l’image de Villesèquelande qui mène la même opération de Pédibus plusieurs fois par an. Une action inscrite dans la démarche et la politique mobilités de Carcassonne Agglo et de son Plan Global de Déplacement. 


Pédibus, les origines

Le pédibus est actuellement en fonctionnement dans de nombreux pays comme au Royaume-Uni, en Autriche, au Canada, en Suisse (surtout dans les cantons romands), en France dans de nombreuses villes comme Lyon et d’autres. C’est en 1976 au Danemark dans la ville d’Odense qu’est née l’idée sur la base d’un programme intitulé "aller-retour sécuritaire pour l’école" pour pallier l’augmentation du nombre d’accidents.