Droits des femmes : Interview de Gwenaëlle Buart

  • Rencontre avec Gwenaëlle Buart directrice-adjointe de la régie des quartiers

 

 

 

Plus de cent ans après la naissance de la Journée internationale des droits des femmes, l’égalité reste un combat à mener. Tout au long du mois de mars, nous avons donné la parole aux femmes du territoire. Elles témoignent.

A 32 ans, Gwénaëlle Buart est directrice-adjointe de la Régie de quartier depuis fin 2020 et conseillère en économie sociale et familiale.

Vous êtes investie dans le milieu associatif à plus d’un titre...

Côté personnel, je me suis investie ponctuellement dans la protection animale, domaine qui me tient à cœur.
Coté professionnel, à la suite de mes études, j’ai pu exercer dans différents secteurs : conseil général des Pyrénées-Orientales, CPAM de l’Aude (sécurité sociale), Éducation nationale. Je n’ai eu qu’une expérience, courte, en associatif avant la régie (ADMR). La régie de quartiers a été mon premier contrat CDI (contrat à durée déterminée), en création de poste. Cette expérience est plus que positive.
En effet, cette association porte des valeurs auxquelles j’adhère complètement. Je n’ai encore jamais connu un emploi où règnent autant la mixité, l’équité, la solidarité, le partage, le respect ….
Depuis mon arrivée, j’ai énormément appris des autres et j’ai pu davantage m’ouvrir. Je pense avoir évolué positivement, m’être affirmée de plus en plus, ce qui est une grande fierté personnelle.
Au quotidien, j’accompagne des personnes en insertion professionnelle afin d’améliorer leur situation sociale. Les entretiens individuels et collectifs, sont d’une grande richesse : j’apprends tous les jours. Mon rôle consiste à conseiller et proposer des actions sur les domaines de la vie quotidienne.
Je suis aussi responsable d’une équipe qui accompagne les habitants lors de difficultés liées aux démarches numériques et liées à la précarité énergétique. Je travaille en étroite collaboration avec une encadrante pour la gestion de cette équipe, dont le personnel est en contrat d’insertion.

Le fait d’être une femme joue-t-il dans ces investissements ? En tant que femme, pensez-vous amener quelque chose de plus qu’un homme ?

Pour moi, il n’y a pas de différence entre femme et homme. J’espère amener quelque chose de plus par ma personnalité et mon investissement.

Arrive-t-on aujourd'hui à se faire écouter, entendre, "respecter" quand on est du sexe dit faible ?

A la Régie de quartiers, nous sommes majoritairement des femmes, l’indice parité femmes-hommes est bon, nous avons une note de 88% ! Les hommes n’ont pas d’autres choix que d’écouter, entendre et respecter les femmes, surtout avec les valeurs que porte l’association. Pas de sexe dit faible ici.
Notre directrice est une femme et est garante d’un très bon fonctionnement au sein de l’association. C’est la tête pensante de l’association. Elle nous représente à merveille auprès des partenaires.
Nous sommes 4 femmes sur 5 responsables. Deux collègues gèrent aussi des équipes et veillent au bon fonctionnement des différents pôles. Sur 7 médiateurs, il y a 5 femmes avec de nombreuses missions. Elles sont à 50% de leur temps, en extérieur, sur leurs quartiers respectifs. Elles sont à la disposition des habitants pour des questions d’ordre administratif, elles sensibilisent à l’habitat, au cadre de vie, ….
Il y a 4 encadrantes techniques qui gèrent des équipes composées d’hommes et femmes, ayants des activités diverses et surtout très physiques : nettoyage et ramassage des encombrants...
Pour les espaces verts et la peinture, ce sont des « encadrants hommes », mais les équipes sont aussi composées de femmes.

Que pensez-vous de la volonté du président de Carcassonne Agglo de donner plus de places aux femmes dans les instances intercommunales ?

Les femmes doivent avoir autant de place que les hommes donc c’est une volonté que j’encourage. Ces instances sont importantes et doivent surtout être représentées par des personnes ayant une bonne connaissance du terrain et une volonté de s’investir.