Journée internationale des droits des femmes

  • Sandra Rossi, présidente de l’union départementale des sapeurs-pompiers !

 

 

 


Pompiers, bon œil. Sapeurs et sans reproches. Passés les jeux de mots, les qualificatifs collent parfaitement à la peau de Sandra Rossi, présidente de l’Union départementale des sapeurs-pompiers de l’Aude.
Élève infirmière, la jeune Sandra Rossi s’est engagée comme sapeur-pompier volontaire en 1995. Quelques années plus tard, devenue SPP, elle gravit les échelons aux postes à responsabilité. Désormais présidente de l’union départementale de l’Aude, elle invite les femmes à « s’engager ».


Sandra, qu'est-ce qui vous a poussée à devenir pompier d'abord, puis présidente de l'Union départementale des sapeurs-pompiers ensuite, un milieu qu'on pourrait considérer comme macho ?

J'ai toujours su que je voulais aider les autres. Le don de soi fait partie de mon ADN. C'est tout naturellement que je me suis tournée vers les sapeurs-pompiers, mais, en 1995, ce n'était pas aussi facile que maintenant pour une femme d'intégrer cette corporation. Aujourd'hui, tout est prévu pour accueillir et intégrer les troupes. Le regard des hommes a radicalement changé. Femmes et hommes sont complémentaires, la mixité est une réelle plus-value.
C’est bien plus tard que j’ai pris la présidence de l'Union départementale, certainement parce que j'ai "baigné" dans le milieu associatif pendant 15 ans, avec le Colonel Jean-Yves Bassetti, à qui j'ai succédé. C'est un honneur de représenter les sapeurs-pompiers de l'Aude, de les promouvoir, de les aider. Je suis élue à la fédération nationale des Sapeurs-pompiers de France, je peux ainsi être au cœur des débats et partager la spécificité de nos territoires.

 

Quel est votre rôle exactement ?

Je suis une interlocutrice privilégiée des sapeurs-pompiers. Cela me permet d'échanger avec le directeur départemental Jean-Luc Beccari, avec le Président du SDIS, André Viola, et avec l'ensemble des élus, maires, conseillers départementaux, conseillers communautaires et parlementaires.
Avec la commission des volontaires, nous travaillons sur une proposition de loi qui vise à protéger le volontariat. Avec la commission sociale nous aidons les sapeurs-pompiers en difficulté (accident, décès...) ainsi que nos 52 pupilles. Nous formons les élèves de CM2 aux gestes qui sauvent, le grand public aux gestes de premiers secours et les entreprises au Secours santé au travail (SST).

Arrive-t-on à se faire respecter, quand on est une femme ?

Je crois que cette question ne se pose plus. Le respect est mutuel. Chaque sapeur-pompier est unique, chaque sapeur-pompier à sa place.

Votre sexe change-t-il votre crédit auprès de vos collègues ?

Non, absolument pas. Les collègues masculins apportent toujours un regard bienveillant à l'égard du personnel féminin. Pour ma part, les sapeurs-pompiers me connaissent, ils savent au niveau départemental, régional et national que je suis impliquée à 200%.

En tant que femme, que pensez-vous amener ?

Être une femme apporte un autre regard, une perception et une sensibilité différentes.
Dans l'Aude, le personnel féminin représente 22% alors qu'au niveau national, il est de 17 %. La promotion des femmes, l'aménagement des casernes et mon action sur le terrain en sont probablement les raisons. Je l’espère en tout cas.
Pour conclure, je dirais que les femmes qui n'osent pas pousser la porte d'une caserne doivent le faire ! Nous avons besoin de tout le monde !