Mois de l'égalité : Souad Addouli

La danse en toute liberté

Souâd Addouli est une citoyenne qui a su s’affranchir des codes de la société et de sa culture pour affirmer son âme d’artiste. Elle revendique sa différence et sa féminité aussi bien sur scène, en danseuse orientale, que professionnellement, comme informaticienne.

Vendredi 8 mars, pour la journée internationale des femmes, Souâd Addouli danse, salle polyvalente du FEP d’Alzonne pour une manifestation intitulée "Les femmes à l’honneur". Plus que jamais, l’artiste danse en femme libre. Loin des clichés de la femme sensuelle accolés à la danseuse du ventre, Souâd tourne sur elle-même en tenue traditionnelle de soie d’un bleu horizon et dessine des arabesques avec ses bras comme pour mieux affirmer ce qu’elle est, "une femme puissante". 

L’artiste, née dans le Lot, a des origines marocaines. Très vite, elle retourne naturellement aux racines, sources de son inspiration et de sa spiritualité, mais le chemin pour atteindre une belle sérénité a été long. Souâd a dû aussi, en tant que femme, se libérer d’un certain nombre de chaînes invisibles.

Je peux dire que je suis une femme libre. Je ne me suis pas arrêté aux dogmes religieux, à certains conditionnements. J’ai affirmé ma liberté de penser.
Souâd Addouli

J’avais des difficultés à m’exprimer avant. La danse m’a libérée.

Un cheminement que la danse, rencontrée de façon plus professionnelle durant ses années d’études à Toulouse, a sans aucun doute facilité. Souâd se souvient, avec émotion, du mariage d’un cousin au Maghreb et de la petite fille qu’elle était et qui s’était mêlée aux danseuses orientales avec une certaine aisance sous le regard amusé et admiratif de l’assistance. "J’ai une âme d’artiste ! Je me souviens de chorégraphies que je créais adolescente avec des amies."

Tout au long de sa carrière, jalonnée de rencontres et de spectacles comme ceux produits avec les danseuses de la compagnie des chemins du monde, Souâd a cultivé l’idée du partage en donnant des cours et en apprenant avec des professionnels venus d’Egypte notamment : "La danseuse est comme un instrument. J’avais des difficultés à m’exprimer avant. La danse m’a libéré."

 

Il y a de la place pour tout le monde

Souâd suit des études scientifiques à Paul-Sabatier, commence à travailler puis décroche un diplôme d’analyste programmateur et rejoint le service informatique d’une grande entreprise sans jamais abandonné la danse. Malgré la mixité encouragée par l’entreprise, la jeune femme se souvient de débuts difficiles.

J’ai travaillé dans des services techniques avec quasiment que des hommes. Je me souviens de certains mots durs comme si je prenais le poste de quelqu’un.
Souâd Addouli 

Là encore, la femme indépendante s’affirme et suit sa voie. Un féminisme par la preuve et tout en nuance.

Hommes, femmes, nous sommes complémentaires. Il ne doit pas y a pas de rapport de force. Il faut être à l’écoute de ce que sont les femmes et ne pas rester juste sur l’apparence.
Souâd Addouli

Souâd a aujourd’hui trouvé un bel équilibre entre son métier, son statut d’artiste – elle donne notamment des cours au FEP d’Alzonne – mais aussi la médecine chinoise qu’elle a étudiée et qu’elle pratique toujours dans ce même souci "de rééquilibrer les énergies dans le corps "

Un peu comme les femmes savantes orientales, les Almées, ces égyptiennes qui étudiaient le chant, la danse, la musique, la poésie, le tissage, la broderie et la cosmétique, que Souâd a étudié et admire, elle suit sa quête de liberté. Elle se sert des aléas de la vie pour affirmer un peu plus encore son goût pour la danse et l’expression artistique et délivre un message positif aux jeunes femmes d’aujourd’hui. "J’ai vécu des choses très difficiles dans ma vie et d’autres très belles. Il faut toujours persévérer au quotidien et affirmer ce que l’on veut."

 

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