Mois de l'égalité : Sarah Brihier

Ligne de conduite au féminin

Auxiliaire de vie dans le Nord, Sarah Brihier est devenue à 21 ans, conductrice de bus. Installée à Carcassonne depuis trois mois, la jeune femme assure son service sur les 8 lignes de RTCA, avec bonheur, heureuse de contribuer à changer l’image de son métier.

15h50, Sarah Brihier, jeune nordiste pétillante, vêtue d’une veste noire des conducteurs de bus RTCA bien ajustée, arrive à la salle de régulation au local du réseau de transport de Carcassonne Agglo pour prendre son service de l’après-midi. A l’intérieur, les autres conducteurs, de retour ou en partance, échangent des blagues autour d’un café. Nous sommes en terrain masculin.

Pourtant, la jeune fille d’1m60, arrivée il y a trois mois dans la région, navigue au milieu de ses collègues avec la même aisance qu’en plein trafic en cœur de ville. Il faut dire que Sarah avait sûrement appris à évoluer dans un milieu masculin avec ses parents amateurs de moto et de rassemblements. Un monde parfois macho mais qu’elle a su apprivoiser.

Je me suis tout de suite intégrée car j’ai reçu un bon accueil. J’ai, avec eux, une relation comme avec des grands frères. Ils m’ont donné des tuyaux sur le boulot ou la région. L’ambiance est sympa même s’il faut avoir de l’humour et ne pas être susceptible !
Sarah Brihier

"Pourquoi pas moi !"

Malgré son jeune âge, Sarah a connu son premier virage professionnel à 180 degrés en 2020. La jeune auxiliaire de vie, âgée alors de 21 ans, veut se réorienter et la Mission local du Nord lui propose de passer le permis poids lourd. Ses stages d’immersion au sein d’une régie de transport finissent de la convaincre que c’est la bonne voie. "Conduire un bus, je trouvais cela impressionnant, mais je me suis ne dit pourquoi pas moi ! Et puis, j’adore le contact avec les clients."

Quand Sarah a annoncé son choix de devenir conductrice de bus à sa famille, ses parents, certes étonnés, ont plutôt bien réagi. "Mon père était fier. Ma mère s’est dit : mon bébé au volant d’un poids lourd !" Aujourd’hui, la conductrice a trouvé son rythme et transporte les clients du réseau sur les 8 lignes. Le regard des clients ? Elle le juge majoritairement bienveillant.

Je trouve qu’il y a du respect. Une femme au volant, je crois que cela calme dans certaines situations. Entre hommes, il peut y avoir de l’ego qui fait monter le ton !  Et souvent quand je croise des chauffeurs de camions, ils me laissent passer.
Sarah Brihier

"Fière de représenter ces femmes qui font un métier majoritairement masculin"

La jeune femme se dit en confiance sur le réseau. Les caméras mais aussi le contact permanent avec la salle de régulation et la présence de deux contrôleurs sur l’ensemble du réseau contribuent à sa belle sérénité. "Je suis fière de représenter ces femmes qui font un métier majoritairement masculin. Les gens me disent qu’ils apprécient aussi de voir une nana souriante au volant !"

Le réseau RTCA compte sept conductrices sur la cinquantaine d’employés qui assurent le service de transport. Preuve que les mentalités sont en train d’évoluer et que de plus en plus de femmes sont prêtes à embrasser des carrières jusque-là considérées à tort comme masculines. "Je dis à mes nièces qui sont encore à l’école qu’aujourd’hui, on peut plus facilement changer de métier. Les choses sont en train d’évoluer !"